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Interview : La Coccinelle Asiatique

  • Je suis asiatique,
  • J'ai plusieurs costumes : rouge, jaune,...
  • Je suis en train de conquérir la France.

  • ⇒ Qui suis-je ?

Si vous avez répondu "Bioman", vous avez perdu, mais vous avez le droit de rejouer.

Je suis une coccinelle originaire du sud-est de l'Asie : j'ai donc tout naturellement hérité du surnom de "Coccinelle Asiatique".
Pourtant, ma politique est plutôt inspirée des Vikings : arrivée par le nord il y a quelques années, mon invasion se poursuit rapidement vers le sud de la France.

Mais comment suis-je arrivée là ?

J'ai été invitée.
Invitée par des jardiniers bien intentionnés, partisans de lutte biologique : j'ai été utilisée en Belgique comme agent de lutte contre les pucerons. Il faut dire que j'ai un sacré coup de mandibules ! Mais mes atouts se sont retournés contre mes protecteurs : très polyphage, douée de grandes capacités d'adaptation et très féconde, je me suis multipliée à grande vitesse, et pour satisfaire mon appétit, je me suis attaquée aux larves des coccinelles indigènes (en plus de leur piquer leur nourriture !), elles qui étaient les maitresses de ces lieux.

J'ai donc reçu le qualificatif peu reluisant "d'indésirable".
Mais malgré cela, je n'en suis pas moins une belle créature. Belle, et surtout très coquette : j'ai plein de costumes différents dans ma garde-robe, des jaunes clairs, des orange, des rouges, avec des taches noires en nombre variable, et même, pour les jours de deuil, un costume noir, à peine égayé de taches rouges.

Mais comment me reconnait-on, alors ?
Déjà par la taille, car je suis une grande dame, plus grande que la plupart des coccinelles françaises. Et puis par cet accès de coquetterie qui me fait porter sur le pronotum une trace de patte de chat, ornementation choisie avec soin pour aller avec chacune de mes robes ! Après tout, ce n'est pas plus ridicule que d'avoir une hermine autour du cou !...
Sans compter un peu d'habitude car je ne suis finalement qu'une proche parente de vos coccinelles, et la confusion est parfois facile.

Les premières pontes ont lieu au printemps : les oeufs, pondus par paquets de 20 à 30, éclosent 4 ou 5 jours plus tard, pour donner naissance à une larve. Dès l'enfance, mon goût pour les couleurs vives ne reste pas longtemps un secret, puisque j'affiche rapidement de belles séries de picots orangés qui forment un "U" sur mon abdomen, visible de loin, comme pour mieux m'annoncer : - Attention Danger - Car déjà jeune larve, je m'en prends à mes concurrentes locales.

Après 4 stades larvaires, le temps est venu de me transformer en nymphe : je me fixe par l'arrière-train sur une feuille, rejète mon habit de piquants à mes pieds comme un simple pyjama, et voilà qu'apparait la nymphe, ...toujours fidèle à mon goût prononcé pour les couleurs vives ! La torpeur me gagne rapidement, et après quelques ultimes contorsions, je m'immobilise telle une momie, tandis que ma couleur s'assombrit pour devenir toujours plus orange.

Après quelques jours d'immobilisme (au total environ 18 jours après la ponte), voilà que j'émerge doucement : coccinelle pâle comme une feuille blanche avant un beau dessin, il ne me faut que quelques minutes pour me farder et me parer de ces belles couleurs dont je suis si fière.

Ce cycle se renouvelle 2 à 4 fois dans l'année, à raison de 20 à 50 oeufs par jour par femelle, soit 1000 à 4000 dans une vie : c'est vous dire notre capacité de prolifération !!
Mais si vous ne me croyez pas, attendez donc l'hiver pour en être convaincu, car nous organisons de grands rassemblements...
...dans vos maisons !...

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